28 juillet 2023.

enfermé dans un chuchotement blafard
la musique du temps imprime ses rides
les cicatrices ciselées d’un rictus indigent

Il faudrait vivre dans l’amphithéâtre
les clandestins sous les hurlements
et la clarté crépusculaire de l’instant

les gladiateurs des temps actuels
se battent sans lassitude apparente
malgré le verdict toujours outrancier

il faut de l’audace de l’inconscience aussi
pour oser défier le grand jeu crapuleux
sans jamais céder de terrain à la musique

pour une éternité infirme et griffonnée
dans la fondation où le rêve est interdit
trop tard pour réfléchir à notre planète

il faut vivre au plus court du mirage
espérer la pluie orageuse sans tempo
et se couler dans le moment présent

vivre tout simplement là et maintenant
se complaire dans le brouillon esquissé
de la pensée précaire d’un poète fatigué

le monde apeuré défit l’intelligence
rien de ce qui nous entoure n’a de sens
ici le vide rempli les pages blanches

le mot fin est sur la page de garde

Copyright Daniel Margreth