14 mars 2024.
dormir
j’ai décidé de faire relâche
dans le port le plus proche
me mettre à l’abri des caprices de la mer
dormir à terre
dormir sans ressentir le roulis du temps
loin des mots silencieux dans ma tête
qui résonnent du soucis des marées
dormir seul
pour reprendre contact avec la terre
sous les pieds fragiles loin de la houle
des tempêtes de pensées câlines
dormir seul en terre natale
refaire corps avec les racines invisibles
qui irriguent toujours le cerveau meurtri
depuis la nuit noire du temps perdu
dormir seul en terre douce
au milieu d’après-midi radiophonique
avec les sons de vagues innocentes
qui effacent les cris de nos extases
dormir seul en dehors de toi
dans les rêves d’une enfance innocente
avant l’instant glacial du monde cruel
qui sacrifie le chemin d’un futur joyeux
dormir seul un instant encore
dormir seul et rêver enfin
seul comme un enfant
Texte et photo copyright Daniel Margreth