11 novembre 2020.
Fédération Nationale de la Libre Pensée:
La situation sanitaire a rendu aléatoires les rassemblements pacifistes organisés depuis des dizaines d’années à l’initiative des Groupements de Libre Pensée devant les monuments pacifistes, antimilitaristes, ou symbolisant la paix. C’est la raison pour laquelle nous avons réalisé cette vidéo afin que chacun puisse entendre le discours que la Fédération nationale avait l’intention de prononcer lors de ces rassemblements.

La chanson de Craonne
La chanson de Craonne a été créée vers 1917 pendant la première Guerre Mondiale. On ne sait pas qui l’a écrite mais la seule chose certaine qu’on sait c’est que ça vient d’un soldat, un poilu. C’est une chanson interdite jusqu’en 1974 qui était chanté et murmuré par les soldats. C’est une chanson antimilitariste. Interdite par le commandement militaire qui la censura en raison de ses paroles antimilitaristes qui incitaient à la mutinerie.
Cette chanson c’est transmise par voie orale avec toutes les déformations que cela peut engendrer. Les paroles les plus connue reste celles de Paul Vaillant Couturier.
C’est une valse musette qui est une danse populaire apparue à la fin du XVIIème siècle à Viennes. Elle se danse sur un tempo rapide, elle est souvent interprétée par un accordéon.
Quand au bout d’huit jours, le r’pos terminé,
On va r’prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c’est bien fini, on en a assez,
Personn’ ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comm’ dans un sanglot
On dit adieu aux civ’lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s’en va là haut en baissant la tête.
Refrain:
Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes.
C’est bien fini, c’est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne, sur le plateau,
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C’est nous les sacrifiés !
C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c’est pas la mêm’ chose.
Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués,
F’raient mieux d’monter aux tranchées
Pour défendr’ leurs biens, car nous n’avons rien,
Nous autr’s, les pauvr’s purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr’ les biens de ces messieurs-là.
Refrain
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l’espérance
Que ce soir viendra la r’lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu’un qui s’avance,
C’est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l’ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.
Refrain
Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
Car c’est pour eux qu’on crève.
Mais c’est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l’plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !