17 janvier 1976
Je sens frémir ma peau
et mes pensées s’enivrent
d’images à survivre.
J’ai peur de ton tempo.
Peur que mes désirs lâches
te fassent ricaner
ou bien que tu te fâches.
Peur de rester tout seul
comme toujours damné
dans ce béton linceul.
Peur de voir s’évanouir
en quelques dés pipés
mes chances de plaisir.
Peur qu’une cruelle erreur
supprime mon aimée
d’un coup de pied vengeur.
Oui je suis assez fou
pour espérer trouver
des îlots de baisers
au milieu des courroux.
Fou pour t’imaginer
quelque peu différente
de cette transparente
foule normalisée.
Parle-moi, réponds-moi
n’as-tu pas eu envie
de quitter le convoi ?
N’as-tu pas eu envie
de brûler de soleil
tes deux yeux asservis ?
N’as-tu pas l’envie folle
de tout confondre enfin
quand l’orgasme s’envole ?
Ne fais-tu pas le rêve,
comme moi, qu’un beau jour
dans un brouillard d’amour
la folie enfin t’enlève ?
Texte et photo Copyright Daniel Margreth.