10 juillet 2020.
Passant dans la région le 20 juin dernier, je ne pouvais pas ignorer cette nécropole nationale, lieu de mémoire unique en France: le Tata sénégalais de Chasselay, dans le département du Rhône. Dans ce lieu, qui reprend les codes architecturaux de l’Afrique de l’Ouest, reposent des soldats coloniaux et étrangers morts les 19 et 20 juin 1940: l’armée allemande a trié les prisonniers, massacrant les soldats de couleur noire et épargnant les autres…
Le lendemain, 48 dépouilles de tirailleurs sénégalais sont retrouvées sur le lieu de leur exécution et une quinzaine sont sauvés par les habitants de Chasselay.
Le Tata, réparti en deux carrés, comporte 198 stèles pour 196 sépultures. Il y repose 188 tirailleurs sénégalais, 6 tirailleurs d’Afrique du Nord et 2 soldats de la Légion étrangère.
Le terme Tata, en language wolof, désigne une « enceinte de terre sacrée ». Inauguré en 1942, ce cimetière a été créé sur l’initiative personnelle de Jean-Baptiste Marchiani, ancien militaire et ancien combattant.
Les tombes ne portent aucun signe religieux, ceux-ci ayant été intégrés dans le Tata: symboles chrétiens et musulmans sur le petit bâtiment en fond du cimetière et masques sculptés sur le portail qui rappellent les religions traditionnelles africaines.















