01 septembre 2020.

Ma sieste masquée dans ce festival en situation covid-19 ne ressemble que peu aux siestes des années précédentes… Pas de transat, pas de restauration, pas de concert dans l’abbaye, tout se déroule sur la pelouse arrière avec en plus un temps automnal, humide et frisquet. Heureusement, la programmation était une fois de plus récréative et audacieuse comme je l’aime!
Voici donc un petit reportage photographique des quelques heures passées samedi après-midi avec Gianfranco Piombo, Thomas Poli et Erwan Keravec.

C’est Gianfranco Piombo qui a ouvert le festival avec son accordéon.
L’accordéon, il joue ça avec une pédale de delay accompagné de ressorts et de bidouilles pour rythmer sa mélodie.
J’ai aimé la kraut de Gianfranco Piombo, les sonorités mécaniques graves et distordues sans fin, les timbres profonds et sombres jusqu’à ce que la noirceur de l’émotion me transperce.

Thomas Poli lui succéda sur scène. Gros changement d’ambiance… Ici on rentre dans un son fluide, des sonorités déliées et hypnotiques qui s’organisent doucement grâce à un matériel électronique et des câbles joyeusement entremêlés… Il ne reste plus qu’à fermer les yeux pour rêver que le soleil est de retour et que le covid-19 est un vieux cauchemar! Merci Thomas pour ce moment de grâce.

Puis Erwan Keravec est venu nous réveiller avec sa cornemuse et le son caractéristique de l’instrument. Certes, Erwan est un sonneur de cornemuse, mais c’est surtout un défricheur de sons qui pousse l’instrument au delà de sa tradition pour l’emmener sur les chemins de la musique contemporaine. En même temps, il nous offre une « chorégraphie » par un mouvement incessant entre lui et les spectateurs comme entre les sonorités traditionnelles et contemporaines. Un magnifique moment de vertige absolu.