17 septembre 2020.
Situé à Chenonceaux dans le département d’Indre et Loire, le château de Chenonceau a été construit au XVI ème siècle, avec les conseils avisés de son épouse Katherine Briçonnet par Thomas Bohier, Contrôleur général des Finances de François 1er. Le château fort du XIV ème siècle et son moulin ont été rasés, seul le donjon, la Tour des Marques, a été conservé et transformé dans le goût Renaissance… Le château remarquable construit sur les piles de l’ancien moulin et le pont qui enjambe le Cher, les appartements des « Dames du château » et ses jardins qui offrent un décor de rêve offrent aux visiteurs un voyage extraordinaire dans le monde de la Renaissance…
Dans ce deuxième volet, je vous fais découvrir une partie des appartements du château de Chenonceau…
La Chambre de Diane de Poitiers
Le lit à baldaquin est de style Renaissance. La cheminée de Jean Goujon, sculpteur de l’Ecole de Fontainebleau porte les initiales du Roi Henri II et de Catherine de Médicis: le H et le C qui, entrelacés forment le D de Diane de Poitiers…


La Galerie (1er niveau) et La Galerie Médicis (2ème niveau)
La Galerie est longue de 60 mètres et large de 6 mètres. Elle est éclairée de 18 fenêtres et son sol est carrelé de tuffeau et d’ardoise. Elle fût inaugurée en 1577 lors des fêtes données par Catherine de Médicis en l’honneur de son fils le Roi Henri III.
Une porte en son extrémité permet d’accéder à la rive gauche du Cher dans le Parc Francueil où se trouve la tombe de Louise Dupin (1706-1799) qui a tenu à Chenonceau un salon brillant en y invitant Montesquieu, Voltaire ou Rousseau…
Au 1er étage, la Galerie Médicis présente une collection de peintures, tapisseries et mobilier ou objets d’art dont « Le château de Chenonceau », huile signée Pierre-Justin Ouvré (1806-1879) et des documents qui montrent les faits marquants de l’histoire du château.





L’Office
Cette salle basse aux deux voûtes sur croisées d’ogives possède la plus grande cheminée du XVI ème siècle du château ainsi qu’un four à pain à sa droite.

Salon François 1er
Dans cette salle se trouve une des plus belles cheminées Renaissance. Sur le manteau on peut y lire la devise de Thomas Bohier: « S’il vient à point, me souviendra ».
On y découvre un cabinet italien du XVI ème siècle incrusté de nacre et d’ivoire gravé à la plume ayant appartenu à François 1er.
On peut également admirer un tableau de Charles André van Loo (vers 1763), « Les trois grâces », qui représente les demoiselles de Nesle: Mesdames de Chateauroux, de Vintimille et de Mailly, trois sœurs favorites successives du Roi Louis XV.
Cette chambre sera également celle de Louise Dupin (1706-1799), elle y décédera le 20 novembre 1799.


Salon Louis XIV
Louis XIV offrit à son oncle le Duc de Vendôme son portrait par Rigaud avec un extraordinaire cadre de Lepautre composé seulement de quatre énormes pièces de bois.
Sur la cheminée Renaissance, la Salamandre et l’Hermine évoquent le souvenir de François 1er et de la Reine Claude de France.


Les Vestibules et l’Escalier
Le vestibule est couvert d’une série de voûtes d’ogives dont les clefs, décalées les unes par rapport aux autres, forment une ligne brisée.
L’escalier est remarquable, c’est un des premiers escaliers droits construits en France sur le modèle italien. Il est couvert d’une voûte rampante à nervures se coupant à angles droits ornés de figures humaines, de fruits et de fleurs. L’escalier à deux rampes est coupé d’un palier formant loggia d’où l’on voit le Cher.
Le vestibule du second étage a gardé intactes les restaurations effectuées au XIX ème siècle pour Mme Pelouze (1836-1902), propriétaire de l’époque, par l’architecte Roguet, disciple de Viollet le Duc.









Chambre de César de Vendôme
Cette pièce rappelle le souvenir de César, Duc de Vendôme, fils du Roi Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, oncle de Louis XIV. César de Vendôme devint le propriétaire du château en 1624.
Le plafond à solives apparentes est remarquable et soutenue par une corniche décorée de canons.
Au XIX ème siècle, la cheminée Renaissance est dorée et peinte aux armes de Thomas Bohier. Au murs sont tendus des tapisseries de Bruxelles du XVII ème siècle.

Chambre des Cinq Reines
Cette chambre est ainsi nommée en souvenir des deux filles et des trois belles-filles de Catherine de Médicis. Ses filles: la Reine Margot (épouse d’Henri IV) et Elisabeth de France (épouse de Philippe d’Espagne). Ses belles-filles: Marie Stuart (épouse de François II), Elisabeth d’Autriche (épouse de Charles IX) et Louise de Lorraine (épouse d’Henri III).
Le plafond à caissons date du XVI ème siècle et la cheminée est Renaissance.
Les murs sont tendus de tapisseries des Flandres du XVI ème siècle.

Chambre de Gabrielle d’Estrées
Cette chambre évoque le souvenir de Gabrielle d’Estrées, favorite et grand amour du roi Henri IV et mère de son fils légitimé César de Vendôme.
Le plafond à solives apparentes, le sol, la cheminée et le mobilier sont Renaissance.

Chambre de Catherine de Médicis
Le plafond de cette chambre est en bois à caissons carrés, peints et dorés. Le lit à baldaquin est Renaissance et orné de frises, pilastres et de portraits inspirés des médailles antiques. A droite du lit, une peinture sur bois par Le Corrège représente ‘L’Education de l’Amour ». La cheminée et le sol sont également Renaissance. Les murs sont couverts d’un ensemble remarquable de tapisseries des Flandres du XVI ème siècle: les bordures peuplés d’animaux symbolisent des proverbes et des fables…

Chambre de Louise de Lorraine
Après l’assassinat de son époux le Roi Henri III par le moine Jacques Clément, le 1er août 1589, Louise de Lorraine se retire à Chenonceau. Entourée d’une cour restreinte de fidèles et toujours habillée de blanc pour respecter l’étiquette du deuil royal, elle sera surnommée la « Reine Blanche ».
Cette chambre à peine éclairée, le « Christ » gothique à la couronne d’épines en bois, le plafond et les murs ornés d’attributs du deuil soulignent l’atmosphère funèbre de cette pièce.

